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Emmanuel Macron demande à la haute fonction publique d’avoir la « culture du résultat »

Emmanuel Macron met la pression sur la haute fonction publique. Et pour ce faire, le chef de l’Etat avait endossé ses habits de chef d’entreprise, avec le vocabulaire qui va avec, mardi 12 mars, lors des Rencontres des cadres dirigeants de l’Etat, ou « convention managériale », à Paris. Lors d’un discours d’un peu plus d’une heure et devant les membres du gouvernement, il a appelé les quelque 700 préfets, sous-préfets, directeurs d’administration et opérateurs de l’Etat, présents ou en visioconférence, à « simplifier » l’action publique et avoir la « culture du résultat ».
La mise en scène, inédite par le nombre de personnes présentes, avait toutefois des airs de déjà-vu. A son arrivée au pouvoir, en 2017, Emmanuel Macron avait annoncé vouloir simplifier l’administration. Et ce n’est pas la première fois qu’il tance celle-ci et la juge comme un frein à la mise en œuvre de sa politique. Cela fait un certain temps que le président de la République a théorisé l’importance de mener à bien les mesures jusqu’au « dernier kilomètre ». Lequel serait, selon lui, souvent fatal à l’application de ses engagements, comme il l’avait déploré lors de la crise des « gilets jaunes », en 2019.
« Tant qu’il n’est pas fait, le changement n’est pas effectif, il n’existe pas », a-t-il insisté, mardi. La crise agricole, qui n’a fait que succéder à un chapelet d’autres crises – « gilets jaunes », Covid-19, réchauffement climatique, mouvement social contre la réforme des retraites, émeutes urbaines… –, a une nouvelle fois convaincu le locataire de l’Elysée qu’il y avait un problème dans l’exécution des réformes.
Si les Français sont mécontents de son action, cela ne serait donc pas en réaction au fond de ses mesures, mais parce que les effets de celles-ci ne seraient pas suffisamment perceptibles sur le terrain. A cause de ces hauts fonctionnaires qui rendraient les choses si complexes.
« C’est la difficulté pour un président de la République. On dit quelque chose et, après, à chaque étage, on met des freins, et, à la fin, là où vous avez mis cent en force, on arrive à cinq ou dix », a-t-il déploré. Et à la fin, « c’est bibi qui paie », a-t-il encore regretté, en référence à sa propre personne, citant les reproches en « déconnexion » que les Français lui font parfois, lors de ses déplacements. « Mais c’est notre travail collectif, et ce n’est pas bon. Ce n’est bon pour personne », a-t-il ajouté.
Le chef de l’Etat n’a pas manqué de défendre son action depuis son arrivée au pouvoir. « Depuis 2017, beaucoup a été fait », a-t-il dit, citant pêle-mêle, les 2 700 espaces France Services, la refonte de l’Ecole nationale d’administration en Institut national du service public, la fusion des corps et la création de la délégation interministérielle à l’encadrement supérieur de l’Etat. Mais, malgré ces chantiers engagés, « la perception générale n’est pas qu’on a massivement simplifié », a-t-il aussi déploré. Avant de renchérir : « Si ça n’est pas perçu, ça veut dire qu’on n’a pas totalement réussi. »
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